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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 15:41

Présentation du teff

Eragrostis tef

 

 

 

I.              Origine du teff

 

Le teff est originaire d’Ethiopie. Il y est présent sous forme sauvage dans l’ensemble du pays. Comme culture vivrière, le teff n’est cultivé qu’en Ethiopie où il constitue la denrée alimentaire de base des zones montagneuses.

 

 

II.            Description

 

Eragrostis tef (2n=40) est une graminée annuelle de la famille des Poacées et de la tribu des Eragrostidées. C’est une plante C4 pourvue d’une fine tige et de longues feuilles lisses et étroites. Le terme C4 signifie que le premier produit de la photosynthèse est un composé à quatre atomes de carbone. En cas de température et de luminosité élevées, les plantes C4 sont plus efficaces en production d’hydrate de carbone que les plantes C3. Le maïs, le sorgho et le mil sont d’autres céréales C4. Le teff talle librement, atteint une hauteur de 30 à 155 cm et développe un solide système racinaire.

 

L’inflorescence est une panicule[1], d’une longueur de 14 à 65 cm avec de longues branches fines et tombantes, alternes ou unilatérales. La forme de la panicule dépend de la variété et peut être lâche, semi compacte ou compacte. La panicule contient de très petites graines (2 500 à 3 000), de couleur blanche ou rougeâtre selon la variété. Le teff se propage par autopollinisation. Le pollen est dégagé durant les premières heures de la matinée. Le caryopse (ou grain) est nu.

 

III.           Aire de culture

 

Les principaux centres de production se situent en Ethiopie, dans les zones montagneuses ou à moyenne altitude. Le teff est cultivé sur quelques 1,4 millions d’hectares dans les régions de Gojam, Shewa, Arsi, Wellega et Welo. Environ 30% des terres agricoles éthiopiennes sont consacrées au teff.

 

Les efforts consentis pour convertir les grandes étendues de terres de teff en champs de blé ou de maïs ont échouées, car le maïs et le blé n’ont pu résister ni à la sècheresse récurrente, ni à la saturation des sols en eau, auxquels le teff est bien adapté.

 

 

IV.           Exigences écologiques

 

Le teff est cultivé à des altitudes comprises entre 300 et 2 800 m au dessus du niveau de la mer, mais les meilleurs rendements sont obtenus à des altitudes entre 1 700 et 2 200 m.

Le teff brun se développe convenablement jusqu’à 2 800 m. La température moyenne durant la période de croissance varie de 10 à 27°C, la température basse étant nécessaire durant la pollinisation. La température minimum ne doit pas descendre en dessous de 4°C.

 

Une pluviosité optimale pour la production du teff avoisine les 450 à 550 mm. La durée de la période de croissance du teff ou nombre de jours requis pour atteindre la maturité, si on prend en compte la pluviosité et l’évapotranspiration de 2 à 6 mm/jour, s’étend de 60 à 180 jours.

 

Certaines variétés de teff poussent mieux sur les sols correctement drainés, profonds et formés d’argile rouge (Nitisols) dans la partie supérieure des zones montagneuses éthiopiennes. De vastes zones d’argiles noires craquelées (Vertisols) saturées d’eau durant la saison des pluies sont également consacrées au teff. Bien que la plante fasse preuve d’une certaine tolérance à une humidité excessive du sol, des augmentations de rendements considérables ont été obtenues en plantant sur billons pour permettre un meilleur drainage. Sur les sols lourds, le teff est le plus souvent semé à la fin de la saison des pluies ; il mûrit de la sorte sur l’humidité résiduelle du sol.

 

 

V.            La culture du teff

 

Le teff n’est cultivé que par les petits exploitants agricoles. Ils pratiquent l’agriculture mixte sur 1 à 4 hectares de terre et cultivent le teff en rotation avec d’autres cultures comme le pois chiche, la féverole, le pois fourrager, l’orge, le blé, le lin, la lentille, l’avoine.

Le teff est, parmi les céréales cultivées par l’agriculteur éthiopien, celle qui exige le plus de soins.

 

-       Préparation du terrain : Elle commence dès le début de la petite saison des pluies. Le nombre de labours avec la charrue à bœufs locale, dépend du type de sol et de la région. Sur les vertisols, plusieurs labours sont nécessaires. Les Nitisols par contre requièrent peu. Seuls les sols lourds saturés d’eau sont préparés de cette manière. L’application de la fumure organique entraîne une augmentation significative du rendement de production et au maintien de la fertilité du sol.

 

-       Le semis : Les semences (25 à 30 kg/ha) sont semées à la volée. Elles sont ensuite légèrement recouvertes de terre, à l’aide de rameaux tenus à la main. Sur un terrain vallonné, des tranchées superficielles sont creusées à travers la pente pour drainer les eaux d’écoulement et éviter que les semences ne soient emportées par l’eau. Le plus souvent, le teff est cultivé en peuplement pur, mais dans certaines régions en Ethiopie, on pratique la culture intercalaire avec le maïs et d’autres cultures.

 

-       Entretiens culturaux : Une lutte efficace contre les adventices, 20 à 30 jours après la levée, est décisive pour le bon développement du teff. Un second sarclage est généralement nécessaire quatre (04) semaines plus tard environ, lorsque la tige est en phase d’élongation. Une fois que le teff est bien établi, il concurrence les adventices et peut être considéré comme un désherbant naturel, caractéristique utile pour les systèmes de rotation pratiqués dans les zones montagneuses éthiopiennes notamment. Les apports minéraux nécessaires à l’hectare (par la fumure organique puisque l’on se situe dans la perspective d’une agriculture naturelle ou biologique) sur des sols légers sont de l’ordre de 25 à 40 kg de N et de 30 à 40 kg de P2O5. L’augmentation de rendement peut ainsi atteindre entre 1 à 1,5 tonnes à l’hectare. L’excès d’engrais azoté et les fortes pluies engendrent souvent la verse. Et lorsque celle-ci survient tard dans la saison, la qualité du grain peut se détériorer en raison des infections cryptogamiques et éventuellement des mycotoxines. Un tel grain devient impropre à la consommation humaine.

Le teff est relativement résistant aux maladies et aux ravageurs tant avant qu’après la récolte. L’absence de ravageurs dans le grain stocké s’explique par la petite taille des grains et par leur surface lisse.

 

-       La récolte : Afin d’éviter l’égrenage spontané, les plantes sont coupées (à la faucille) avant qu’elles ne soient complètement sèches et sont disposées en petites meules.

 

-       Le battage et le vannage : Traditionnellement, le battage a lieu soit dans le champ soit à côté des maisons : les panicules sont piétinées ou battues sur un terrain bien compacté à cet effet. Le vannage se fait à l’aide de calebasses et de paniers plats.

 

-       Rendement : Les rendements en grain varient entre 300 à 3 000 kg/ha. Le teff produit également plus de 3 t/ha de paille de grande valeur.

 

 

VI.           Composition

 

Le grain est riche en hydrate de carbone (74%), fer, potassium, calcium et phosphore, et la teneur en protéines est de 11%.

 

 

VII.         Usages

 

Une pâte préparée avec la farine de teff et de l’eau est mise en fermentation durant quelques jours. Elle est ensuite utilisée pour cuire les crêpes de 40 à 70 cm de diamètre.

Cet aliment dénommé l’injera est l’aliment de base de la population éthiopienne. La qualité de l’injera dépend de la variété de teff et de la période de fermentation. L’injera fabriquée à partir d’un teff blanc fermenté pendant une courte période est la plus appréciée par la population locale.

 

La paille de teff est mélangée à l’argile pour le plâtrage, la fabrication de briques, de fourneaux, de greniers, de lits ou en poteries. Il est utilisé pour le foin en Afrique du Sud et comme fourrage vert en Inde et au Maroc.

 

Le grain stocké est résistant aux ravageurs, ce qui présente une garantie appréciable contre la famine.



[1] Inflorescence dont les groupes de fleurs (épillets) sont pédonculés et disposés le long d’un axe. (Ne pas confondre avec l’épi, dont les fleurs sont sessiles).

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 19:38

Marché et Solidarité pour un Développement Durable

Penser que le marché est intrinsèquement mauvais, fondamentalement antidémocratique est une faiblesse théorique des conservateurs de la « résistance au marché ».

Bien entendu nombre de formes et de mécanismes actuels des marchés sont porteurs d’oppressions, d’inégalités et de non-démocratie.

Pour autant, l’on peut considérer la construction sociale du marché comme une conquête de la modernité pour son apport en termes d’efficacité économique mais aussi d’éthique.

L’échange marchand permet une gestion précise du rapport coût/avantage. Il se présente par rapport au don/contre-don comme un « saucissonnage » des transactions. Il maintient une forme de réciprocité, mais particulière : une réciprocité stricte, mesurée sous condition de solvabilité, avec calcul conscient, explicite, etc.

Le marché doit donc être accepté et utilisé comme forme d’organisation progressiste. Mais de multiples formes de marchés peuvent exister.

Le marché n’est pas une organisation unique, autonome, toujours identique à elle-même, impulsant toujours le même type de fonctionnement et de développement : il y’a des logiques de marché, différentes selon les configurations globales existantes par exemple :

·         le marché des années 50/60 n’a pas la même logique de fonctionnement et pas le même type de dynamique que le marché des années 2010 ;

·         le marché du travail des enfants du 19ième siècle en Europe ou du 20ième siècle en Amérique Latine n’a pas la même logique de fonctionnement et de développement que le marché du travail des trente Glorieuses en Europe ;

·         le marché des bras valides africains de la période de l’esclavage (14ième -16ième siècle) n’a pas la même configuration de celle des 20ième et 21ième siècle. Etc.

Si le marché est porteur d’une certaine logique structurelle :

ü  échangeabilité universelle,

ü  la mesure et le calcul des coûts et avantages marchands,

ü  la recherche de l’économie de coûts, etc.

Dès lors, sa relation aux autres logiques sociales en modifie en partie la logique.

Il est donc temps de s’attaquer aux formes de fonctionnement des marchés et des entreprises, au moins de s’interroger sur la possibilité de démocratiser le fonctionnement d’une économie de marché.

Il convient d’abord de rompre avec l’analyse standard du marché, développée par l’approche néo-classique, et qui fait du marché un ensemble d’échanges inter-individuels.  

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 09:42

La solidarité constitue l'une des conquêtes les plus fragiles de la société humaine et en m^me temps l'une des plus sûrs garants de sa pérennité.

La mondialisation peut être percue comme l'action simultannée des forces uniformisantes (circulation des produits, des capitaux, etc.) sur des éléments différents (sociétés humaines, Etats, groupes, associations et organisations, ...).

C'est donc la résultante de facteurs très complexes non homogènes, dans la mesure où ils entremêlent le commercial, le politique, l'écologique, le culturel, les technologies, etc.

Dès lors, la mondialisation doit être percue comme cette tendance lourde qui naît de toutes les forces souterraines et superficielles contribuant à forger le destin du monde.

Sur le plan historique, elle peut s'entendre comme une transition soit vers une FUSION dans une civilisation panhumaine, soit vers un nouveau monde ECLATE, soit vers un EMPIRE-MONDE placé sous la haute surveillance d'une superpuissance garante du bon fonctionnement de son ordre impérial, soit vers d'AUTRES DIRECTIONS que nul aujourd'hui ne peut imaginer.

Alors face à un monde actuel caractérisé par le libre entreprise et la mondialisation, l'Afrique semble crouler sous des problèmes du fait:

  • qu'elle a été maintenu pendant longtemps sous un rapport de domination,
  • des politiques néolibérales,

Mais des raisons d'espérer abondent:

  • les espaces de liberté se multiplient (presse, groupes, associations et organisations locales, etc.)
  • les pratiques sociales, économiques et culturelles solidaires existent.

La situation actuelle de l'Afrique (sahélienne en particulier parceque je suis sahélien !) se traduit par le tryptique suivant:

  • la gestion du quotidien (survie et non mieux vivre encore moins le mieux être à plus forte raison le mieux avoir),
  • l'endettement (dette),
  • la nécessité d'investissement productif.

Malheureusement ou heureusement ces trois composantes-phénomènes sont traversées par le MARCHE.

Que pouvons-nous apporter pour infléchir les choses au service de lhumanité toute entière ? Venez voir et venez participer aux actions de l'APF Fonio-Sénégal (association pour la promotion de la filière fonio au sénégal) en Moyenne Casamance (nouvelle région administrative de Sédhiou) au Sénégal.

-- 

Cheikh GUEYE
Ingénieur agronome / Environnementaliste
Coordinateur URPROFOS [Union Régionale des PROductrices/teurs de FOnio de Sédhiou]
BP 28 Sédhiou
SENEGAL
Contact: Fixe: (00221) 33 995 00 80  Cell:  (00221) 77 994 15 20
Mail:      ctgnna@gmail.com
              cheikh72003@yahoo.fr
Secrétaire Général APF Fonio Sénégal [Association pour la Promotion de la Filière Fonio au Sénégal - Récépissé d'Association N°12 305/M.INT/DAGAT/DEL/AS du 28/11/2005]
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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 12:20

Cheikh GUEYE

Ingénieur agronome/environnementaliste

Adresse Sénégal : Cité Gazelle n°220, Pikine - SENEGAL

                           Tel: (00221) 775527932 / 769421936 / 779941520

Adresse Togo : Tel : (00228) 764 81 12

 

E-Mail : cheikh72003@yahoo.fr

            ctgnna@gmail.com

            

………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

Je suis ingénieur agronome, titulaire d’un troisième cycle en protection de l’environnement et amélioration des systèmes agraires sahéliens depuis 1996.

 

Au delà de cette formation, j’ai acquis au Niger puis au Sénégal, au Burkina Faso et au Togo une solide expérience dans les domaines suivants :

 

ü      la restauration des milieux dégradés (terres de culture, pâturages et mangrove),

ü      l’impulsion et l’accompagnement de dynamiques paysannes villageoises et,

ü   le montage et le suivi-contrôle-qualité de filières de production (fonio et soja au Burkina Faso, et en cours le teff au Togo), commercialisation (fonio et soja au Burkina), transformation et exportation en France (du fonio biologique).

 

L’expérience vécue au cours de cette dizaine d’années a été des plus exaltante pour un développeur, à la fois sahélien typique. Et les conclusions auxquelles j’ai abouties me font penser à l’existence de perspectives nouvelles en matière de développement.

 

En effet, si la technique peut être décrite indépendamment des êtres humains qui la mettent en œuvre, il n’en est pas de même des pratiques qui elles, sont liées à ces êtres humains et aux conditions dans lesquelles ils exercent leurs activités : la technique relève de la connaissance, tandis que la pratique relève de l’action. En clair, il s’agit d’œuvrer au service de tout Homme et de tout l’Homme en le réconciliant avec son Environnement à la fois écologique, social, culturel.

 

Si des dispositions existent (lois, plans d’aménagement et de développement, codes, etc.), leur mise en œuvre de concert avec le acteurs de développement c’est à dire les enfants, les jeunes, les femmes et les hommes, est loin d’être évidente.

 

L’avènement de systèmes productifs et durables réside dans la capacité de l’Etat, des projets, des organisations non gouvernementales et privées, à cette mise en œuvre. 

 

  

Fait à Niamtougou (au Togo), le 08/09/2010

                   Cheikh Guèye

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 09:55

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